Rencontre avec Martine COSTES Propriétaire cédant - Domaine de Cause en AOP Cahors
Safer Occitanie
Pouvez-vous vous présenter ?
Martine COSTES
Mon mari et moi sommes natifs du Lot. Les parents de mon mari avaient une exploitation à 6 km de l’exploitation viticole de mes parents, on s'est connu relativement jeunes et nous nous sommes mariés. Mon mari s'est fait embaucher par Michelin.
Ça nous avait toujours plu, de revenir dans le Lot, on aimait participer aux travaux qui se présentaient au fil des saisons et puis de fil en aiguille, on s'est intéressé plus particulièrement à la vigne et au vin.
Nous avions 30 ans et on ne se voyait pas quitter nos emplois respectifs pour revenir prendre la suite de mes parents qui approchaient de l'âge de la retraite.
Safer Occitanie
Votre parcours ne vous destinait pas à reprendre l’exploitation familiale, quel a été votre parcours avant votre installation ?
Martine COSTES
Nous avons mûri notre réflexion pour finalement prendre notre décision. Nous ne voulions pas revenir comme ça, la fleur au fusil.
On voulait s'installer avec le statut de jeune agriculteur qui permet de bénéficier de dispositifs d'accompagnement par la Chambre d'agriculture. Pour rentrer dans cette démarche-là, il fallait avoir un diplôme de niveau 4 minimum. On avait bien validé un BTS, lui et moi, mais pas du tout dans le secteur agricole, lui, dans l'industrie et moi dans le tertiaire.
Serge a fait des études en cachette de Michelin et en parallèle de son travail parce qu’il ne fallait pas dévoiler notre projet. Il a préparé un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole) à Clermont-Ferrand. De mon côté, j'ai choisi de faire un BPREA, c'est un brevet professionnel de niveau 4 sur 2 années.
Diplômes en poche, on a annoncé à Michelin et à nos familles que nous revenions sur l'exploitation de mes parents. Ce qui a fortement surpris parce que ça faisait 15 ans que nous étions partis et qu'on vivait comme des citadins ! On est revenu au pays.
Safer Occitanie
Installés dans votre Lot natal, quelle a été l’évolution du domaine au fil des années ?
Martine COSTES
On s'est installé petit à petit, avec l'aide de mes parents qui étaient à l'époque en très bonne santé et qui nous ont beaucoup aidé sur le terrain.
Quand on a repris l'exploitation, il y avait 35 hectares mais le vignoble était plus petit qu’aujourd’hui, il n’y avait que 5 hectares de vignes, avec un super potentiel, on a toujours cru aux capacités de mon père de faire du bon vin sur les terres de son exploitation.
Mon père, c'était surtout un producteur, il ne fallait pas lui parler de commerce, il n'avait pas la patience mais il a toujours fait du bon vin. Notre enjeu, évidemment, c'était de valoriser cette petite production de 5 hectares et de planter le plus rapidement possible pour arriver à un niveau où on allait pouvoir en vivre. On a tout de suite entamé nos démarches de demande de droits de plantation.
On a planté progressivement, tous les ans à partir de 1995 jusqu'à 2003, le cépage Malbec. Puis en 2004, mon mari a voulu planter du Viognier pour diversifier la production.
En 2013, nous avions le vignoble existant à ce jour, soit 14 hectares en rouge avec principalement du Malbec, un petit peu de Merlot et un hectare de Viognier.
Il fallait valoriser rapidement notre production. Notre challenge : tout mettre en bouteille et ne plus avoir affaire au négoce. On a construit une gamme à partir de sélection parcellaire. Nous avions 4 cuvées en rouge, 2 cuvées en rosé et 2 cuvées en blanc, plus une gamme différente pour les vins que nous proposions en magasins.
Chaque parcelle était bien valorisée et donnait lieu à une cuvée particulière.
Nous avons eu 2 salariés en CDI, plus des saisonniers qu'on est arrivé à fidéliser, j'avais l'impression qu'on était en famille.
Safer Occitanie
En parlant de famille, vous aviez réfléchi à la reprise de l’exploitation ?
Martine COSTES
L’âge avançant vers la cinquantaine, on a bien vu que nos enfants ne prenaient pas la direction d'études en agriculture et se destinaient à faire tout autre chose. On ne leur en veut pas du tout, et c'est même presque un soulagement qu'elles ne prennent pas la suite parce que sincèrement le métier d'agriculteur n'est pas simple. On a commencé à s'interroger sur le devenir de notre exploitation.
On nous avait bien dit qu'il fallait s'y prendre tôt, au moins 5 ans, voire 10 ans en avance.
Mais on travaille tellement sur les exploitations agricoles qu’on n'a pas trop le temps de songer à tout ça. Les années sont passées et nous sommes arrivés à l'âge de 60 ans. Il a bien fallu se décider, mais à contrecœur parce que c'est une décision qui est lourde à prendre. C'est compliqué humainement. C'est le premier obstacle qu'il faut franchir donc ça nous a demandé une réflexion assez longue avant d'accepter d'avoir une offre sur le net.
Safer Occitanie
Comment s’est déroulée la transmission votre exploitation ?
Martine COSTES
On s'était rapproché d'un notaire qui est spécialisé dans les transactions viticoles. À la vue de la configuration de notre exploitation : notre maison est entourée des vignes, il nous a dit que ça serait compliqué de séparer le professionnel de ce que l’on garderait en particulier.
Il nous a dit « mais pourquoi ne contactez-vous pas la Safer ? », il avait l'habitude de travailler avec la Safer Nouvelle-Aquitaine et donc j'ai été un petit peu surprise parce que pour moi la Safer sincèrement je ne connaissais ce nom qu’à l’occasion du droit de préemption. Sur ses conseils, j’ai donc contacté le service départemental du Lot de la Safer Occitanie.
La Safer ne nous a pas du tout pris de haut. Ils ont été vraiment courtois, attentifs, patient et ils ont bien compris que pour nous c’était compliqué sur un point de vue personnel, de lâcher ce domaine.
Le conseiller foncier nous a fait une première estimation, j'avais eu à faire par ailleurs à 2 agences immobilières, mais ça ne s’est pas très bien passé.
Le directeur départemental, Nicolas, nous a présenté quelques candidats. Nous recherchions, comme il n'y avait pas de suite familiale, quelqu'un qui s'impliquerait vraiment.
Un vrai vigneron qui soit là pour travailler lui-même ou en famille. Et pas un investisseur comme on a pu voir.
Deux candidats se sont désistés en fin d'année dernière, j'avais le moral à 0. Nicolas nous a prévenu qu'il y avait une personne intéressée, j'ai dit « jamais 2 sans 3 », ça ne va pas marcher, j'étais très défaitiste jusqu'à la fin.
Nicolas nous a appelé et demandé s'il pouvait faire visiter le domaine le lendemain ou le surlendemain. Nous étions sur un salon professionnel, nous lui avons dit « vous pouvez venir, vous connaissez bien la maison, vous n'aurez qu'à faire la visite vous-même, notre employé sera présente avec les clés pour faire visiter ».
On n’a pas su qui c'était et il s’est avéré que c'était le groupe Gérard Bertrand.
Ensuite, ça s’est enchaîné très rapidement. On a apprécié l’accompagnement de la Safer. Ça nous a quand même beaucoup aidé.
Safer Occitanie
Vous parlez d’accompagnement de la Safer, de quoi s’agit-il ?
Martine COSTES
Ils nous ont aidés au niveau de l'évaluation des différentes composantes d’une exploitation. Il y a des correspondants qui viennent évaluer le matériel, inspecter, réaliser tous les contrôles qui sont nécessaires pour une vente. Toujours avec gentillesse.
Pierre, chargé de mission Propriétés Rurales, et Nicolas ont été efficaces. C’est une équipe vraiment impliquée, des gens très réactifs. De mon côté, je me suis libérée pour être aussi réactive afin de collecter tous les documents pour mettre en forme l'offre de vente. Ils nous ont même accompagnés à la signature de l’acte.
C'est vrai qu'on reçoit beaucoup d'informations, on a un petit peu de mal à comprendre tout ce mécanisme, mais le fait d'être accompagné par la Safer, hormis le fait que j'ai eu à faire à une super équipe, c’est au niveau des formalités. La Safer permet un accompagnement à plusieurs niveaux et ça c'était bien appréciable.
Safer Occitanie
Comment avez-vous vécu cette transmission ?
Martine COSTES
On est vraiment très contents que notre acquéreur soit Gérard Bertrand. Ce n'est pas une famille qu'on installe, c'est un groupe, plus sérieux que lui ce n’est pas possible ! Nous avons signé un peu avant les vendanges. Mon mari reste aux manettes, salarié pendant un an, chargé de former le nouveau régisseur. Moi, je suis spectatrice mais je l’épaule, ça fait 30 ans que je travaillais avec mon mari, je ne peux pas m'empêcher de me mêler peut-être un peu de ce qui ne me regarde pas… C'est parce que c'est notre domaine, c'est nous qui l'avons construit, bâti. On avait envie qu'il y ait une belle suite et à mon avis ce sera une belle suite.
Gérard Bertrand est très sensible à l'environnement et au respect de la nature, nous aussi, il ne peut qu'embellir notre propriété. C'est notre grosse consolation au fait qu’il n’y ait pas de suite familiale.
Une grosse satisfaction également, flatté que son choix se soit porté sur notre domaine, on ne pensait pas qu'il s'intéresserait à un domaine sur Cahors !
Safer Occitanie
Et si ce n’est pas indiscret, vous savez ce que vous allez faire après ou ce que vous voulez faire ?
Martine COSTES
Oui, quand mon mari aura fini ses fonctions d'accompagnement, on va se retirer pour notre retraite et puis profiter. On a 4 petits enfants, nos 2 familles avec nos 2 enfants. On aime bien les randonnées, on aime bien les voyages, on aime la nature, on va en profiter un maximum, tout simplement.
Safer Occitanie
Merci beaucoup et j'ai juste une dernière question : Quelle est votre vision du monde agricole actuel ?
Martine COSTES
J'ai un petit peu d'espoir parce que les populations et nos politiques se rendent bien compte qu’il faut compter avec l'agriculture. Parce que ça devenait désespérant de voir comment l'agriculture était malmenée, décriée. Enfin, on a entendu de tout, on était responsable de tous les maux de la planète. Mais j'ai l'impression qu’avec le COVID, avec les aléas climatiques que l'on connaît, les différentes crises, aujourd'hui, il y a une conscience qui est en train d'émerger où il semblerait qu'il faille enfin s'occuper de l'agriculture. Les agriculteurs ont fait beaucoup d'efforts ces dernières années. Beaucoup d'efforts qui n'ont été récompensés par rien du tout. Sans accompagnement aucun.
Je pense que les lignes vont bouger. Il est grand temps, les enfants d'agriculteurs ne veulent pas devenir agriculteurs à leur tour, les campagnes vont se vider de leurs agriculteurs et les friches vont envahir le paysage. Et on sera tributaire d'une production qui viendra de très loin avec des normes de qualité qui nous échapperont complètement.
Pouvez-vous vous présenter ?
Martine COSTES
Mon mari et moi sommes natifs du Lot. Les parents de mon mari avaient une exploitation à 6 km de l’exploitation viticole de mes parents, on s'est connu relativement jeunes et nous nous sommes mariés. Mon mari s'est fait embaucher par Michelin.
Ça nous avait toujours plu, de revenir dans le Lot, on aimait participer aux travaux qui se présentaient au fil des saisons et puis de fil en aiguille, on s'est intéressé plus particulièrement à la vigne et au vin.
Nous avions 30 ans et on ne se voyait pas quitter nos emplois respectifs pour revenir prendre la suite de mes parents qui approchaient de l'âge de la retraite.
Safer Occitanie
Votre parcours ne vous destinait pas à reprendre l’exploitation familiale, quel a été votre parcours avant votre installation ?
Martine COSTES
Nous avons mûri notre réflexion pour finalement prendre notre décision. Nous ne voulions pas revenir comme ça, la fleur au fusil.
On voulait s'installer avec le statut de jeune agriculteur qui permet de bénéficier de dispositifs d'accompagnement par la Chambre d'agriculture. Pour rentrer dans cette démarche-là, il fallait avoir un diplôme de niveau 4 minimum. On avait bien validé un BTS, lui et moi, mais pas du tout dans le secteur agricole, lui, dans l'industrie et moi dans le tertiaire.
Serge a fait des études en cachette de Michelin et en parallèle de son travail parce qu’il ne fallait pas dévoiler notre projet. Il a préparé un BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole) à Clermont-Ferrand. De mon côté, j'ai choisi de faire un BPREA, c'est un brevet professionnel de niveau 4 sur 2 années.
Diplômes en poche, on a annoncé à Michelin et à nos familles que nous revenions sur l'exploitation de mes parents. Ce qui a fortement surpris parce que ça faisait 15 ans que nous étions partis et qu'on vivait comme des citadins ! On est revenu au pays.
Safer Occitanie
Installés dans votre Lot natal, quelle a été l’évolution du domaine au fil des années ?
Martine COSTES
On s'est installé petit à petit, avec l'aide de mes parents qui étaient à l'époque en très bonne santé et qui nous ont beaucoup aidé sur le terrain.
Quand on a repris l'exploitation, il y avait 35 hectares mais le vignoble était plus petit qu’aujourd’hui, il n’y avait que 5 hectares de vignes, avec un super potentiel, on a toujours cru aux capacités de mon père de faire du bon vin sur les terres de son exploitation.
Mon père, c'était surtout un producteur, il ne fallait pas lui parler de commerce, il n'avait pas la patience mais il a toujours fait du bon vin. Notre enjeu, évidemment, c'était de valoriser cette petite production de 5 hectares et de planter le plus rapidement possible pour arriver à un niveau où on allait pouvoir en vivre. On a tout de suite entamé nos démarches de demande de droits de plantation.
On a planté progressivement, tous les ans à partir de 1995 jusqu'à 2003, le cépage Malbec. Puis en 2004, mon mari a voulu planter du Viognier pour diversifier la production.
En 2013, nous avions le vignoble existant à ce jour, soit 14 hectares en rouge avec principalement du Malbec, un petit peu de Merlot et un hectare de Viognier.
Il fallait valoriser rapidement notre production. Notre challenge : tout mettre en bouteille et ne plus avoir affaire au négoce. On a construit une gamme à partir de sélection parcellaire. Nous avions 4 cuvées en rouge, 2 cuvées en rosé et 2 cuvées en blanc, plus une gamme différente pour les vins que nous proposions en magasins.
Chaque parcelle était bien valorisée et donnait lieu à une cuvée particulière.
Nous avons eu 2 salariés en CDI, plus des saisonniers qu'on est arrivé à fidéliser, j'avais l'impression qu'on était en famille.
Safer Occitanie
En parlant de famille, vous aviez réfléchi à la reprise de l’exploitation ?
Martine COSTES
L’âge avançant vers la cinquantaine, on a bien vu que nos enfants ne prenaient pas la direction d'études en agriculture et se destinaient à faire tout autre chose. On ne leur en veut pas du tout, et c'est même presque un soulagement qu'elles ne prennent pas la suite parce que sincèrement le métier d'agriculteur n'est pas simple. On a commencé à s'interroger sur le devenir de notre exploitation.
On nous avait bien dit qu'il fallait s'y prendre tôt, au moins 5 ans, voire 10 ans en avance.
Mais on travaille tellement sur les exploitations agricoles qu’on n'a pas trop le temps de songer à tout ça. Les années sont passées et nous sommes arrivés à l'âge de 60 ans. Il a bien fallu se décider, mais à contrecœur parce que c'est une décision qui est lourde à prendre. C'est compliqué humainement. C'est le premier obstacle qu'il faut franchir donc ça nous a demandé une réflexion assez longue avant d'accepter d'avoir une offre sur le net.
Safer Occitanie
Comment s’est déroulée la transmission votre exploitation ?
Martine COSTES
On s'était rapproché d'un notaire qui est spécialisé dans les transactions viticoles. À la vue de la configuration de notre exploitation : notre maison est entourée des vignes, il nous a dit que ça serait compliqué de séparer le professionnel de ce que l’on garderait en particulier.
Il nous a dit « mais pourquoi ne contactez-vous pas la Safer ? », il avait l'habitude de travailler avec la Safer Nouvelle-Aquitaine et donc j'ai été un petit peu surprise parce que pour moi la Safer sincèrement je ne connaissais ce nom qu’à l’occasion du droit de préemption. Sur ses conseils, j’ai donc contacté le service départemental du Lot de la Safer Occitanie.
La Safer ne nous a pas du tout pris de haut. Ils ont été vraiment courtois, attentifs, patient et ils ont bien compris que pour nous c’était compliqué sur un point de vue personnel, de lâcher ce domaine.
Le conseiller foncier nous a fait une première estimation, j'avais eu à faire par ailleurs à 2 agences immobilières, mais ça ne s’est pas très bien passé.
Le directeur départemental, Nicolas, nous a présenté quelques candidats. Nous recherchions, comme il n'y avait pas de suite familiale, quelqu'un qui s'impliquerait vraiment.
Un vrai vigneron qui soit là pour travailler lui-même ou en famille. Et pas un investisseur comme on a pu voir.
Deux candidats se sont désistés en fin d'année dernière, j'avais le moral à 0. Nicolas nous a prévenu qu'il y avait une personne intéressée, j'ai dit « jamais 2 sans 3 », ça ne va pas marcher, j'étais très défaitiste jusqu'à la fin.
Nicolas nous a appelé et demandé s'il pouvait faire visiter le domaine le lendemain ou le surlendemain. Nous étions sur un salon professionnel, nous lui avons dit « vous pouvez venir, vous connaissez bien la maison, vous n'aurez qu'à faire la visite vous-même, notre employé sera présente avec les clés pour faire visiter ».
On n’a pas su qui c'était et il s’est avéré que c'était le groupe Gérard Bertrand.
Ensuite, ça s’est enchaîné très rapidement. On a apprécié l’accompagnement de la Safer. Ça nous a quand même beaucoup aidé.
Safer Occitanie
Vous parlez d’accompagnement de la Safer, de quoi s’agit-il ?
Martine COSTES
Ils nous ont aidés au niveau de l'évaluation des différentes composantes d’une exploitation. Il y a des correspondants qui viennent évaluer le matériel, inspecter, réaliser tous les contrôles qui sont nécessaires pour une vente. Toujours avec gentillesse.
Pierre, chargé de mission Propriétés Rurales, et Nicolas ont été efficaces. C’est une équipe vraiment impliquée, des gens très réactifs. De mon côté, je me suis libérée pour être aussi réactive afin de collecter tous les documents pour mettre en forme l'offre de vente. Ils nous ont même accompagnés à la signature de l’acte.
C'est vrai qu'on reçoit beaucoup d'informations, on a un petit peu de mal à comprendre tout ce mécanisme, mais le fait d'être accompagné par la Safer, hormis le fait que j'ai eu à faire à une super équipe, c’est au niveau des formalités. La Safer permet un accompagnement à plusieurs niveaux et ça c'était bien appréciable.
Safer Occitanie
Comment avez-vous vécu cette transmission ?
Martine COSTES
On est vraiment très contents que notre acquéreur soit Gérard Bertrand. Ce n'est pas une famille qu'on installe, c'est un groupe, plus sérieux que lui ce n’est pas possible ! Nous avons signé un peu avant les vendanges. Mon mari reste aux manettes, salarié pendant un an, chargé de former le nouveau régisseur. Moi, je suis spectatrice mais je l’épaule, ça fait 30 ans que je travaillais avec mon mari, je ne peux pas m'empêcher de me mêler peut-être un peu de ce qui ne me regarde pas… C'est parce que c'est notre domaine, c'est nous qui l'avons construit, bâti. On avait envie qu'il y ait une belle suite et à mon avis ce sera une belle suite.
Gérard Bertrand est très sensible à l'environnement et au respect de la nature, nous aussi, il ne peut qu'embellir notre propriété. C'est notre grosse consolation au fait qu’il n’y ait pas de suite familiale.
Une grosse satisfaction également, flatté que son choix se soit porté sur notre domaine, on ne pensait pas qu'il s'intéresserait à un domaine sur Cahors !
Safer Occitanie
Et si ce n’est pas indiscret, vous savez ce que vous allez faire après ou ce que vous voulez faire ?
Martine COSTES
Oui, quand mon mari aura fini ses fonctions d'accompagnement, on va se retirer pour notre retraite et puis profiter. On a 4 petits enfants, nos 2 familles avec nos 2 enfants. On aime bien les randonnées, on aime bien les voyages, on aime la nature, on va en profiter un maximum, tout simplement.
Safer Occitanie
Merci beaucoup et j'ai juste une dernière question : Quelle est votre vision du monde agricole actuel ?
Martine COSTES
J'ai un petit peu d'espoir parce que les populations et nos politiques se rendent bien compte qu’il faut compter avec l'agriculture. Parce que ça devenait désespérant de voir comment l'agriculture était malmenée, décriée. Enfin, on a entendu de tout, on était responsable de tous les maux de la planète. Mais j'ai l'impression qu’avec le COVID, avec les aléas climatiques que l'on connaît, les différentes crises, aujourd'hui, il y a une conscience qui est en train d'émerger où il semblerait qu'il faille enfin s'occuper de l'agriculture. Les agriculteurs ont fait beaucoup d'efforts ces dernières années. Beaucoup d'efforts qui n'ont été récompensés par rien du tout. Sans accompagnement aucun.
Je pense que les lignes vont bouger. Il est grand temps, les enfants d'agriculteurs ne veulent pas devenir agriculteurs à leur tour, les campagnes vont se vider de leurs agriculteurs et les friches vont envahir le paysage. Et on sera tributaire d'une production qui viendra de très loin avec des normes de qualité qui nous échapperont complètement.